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Senior Rôliste

Blog sur le JDR, la littérature fantastique, des portraits de rôlistes, par un rôliste français vivant au Japon

Les Annales de la Compagnie Noire: de la Dark Fantasy brute de Glen Cook.

La Dark Fantasy - Fantaisie Noire - est un genre littéraire qui dépeint généralement des époques, des ambiances sombres, pessimistes, violentes, dévêtue de toute dualité absolue, pas de bien auréolé de lumière face à l'obscurité du mal. Un genre qui compte un beau palmarès d'ouvrages, et parmi eux une saga emblématique: les Annales de la Compagnie Noire de Glen Cook.

Découvert en 2017 alors que mon aventure rôliste battait son plein -à nouveau- depuis un an, les Annales de la compagnie noire est un cycle décliné en 9 tomes, relatant l'histoire d'une compagnie de mercenaires vieille de plusieurs centaines d'années et ses pérégrinations au travers du monde.

Les aventures sont narrées à la première personne, à la manière d'un journal, par le responsable des Annales de la troupe, tenues et mises à jour traditionnellement depuis la fondation de la Compagnie.

Toubib, l'annaliste et médecin de la troupe, découvre que la mort suspecte de plusieurs des mercenaires ces derniers jours répondent aux mêmes schémas: un empoisonnement après avoir fréquenté la même taverne. S'ensuit un assaut ordonné par le "Capitaine" qui décide de régler le problème de la taverne en envoyant une troupe pour une riposte d'une rare violence.

La compagnie Noire, engagée par la ville pour maintenir sa sécurité contre une rébellion montante, est dans une impasse car ses relations avec son employeur sont en porte à faux et elle ne peut rompre un contrat conclu. Et l'assaut contre la taverne n'améliore en rien l'antagonisme de la population à leur égard.. Jusqu'à ce qu'un émissaire spécial, un "Asservi", sorcier mis au service forcé de "La Dame", non moins terrible sorcière préparant l'invasion du monde, se présente pour débaucher la Compagnie et la mettre au service de sa maîtresse...en leur proposant de tuer leur employeur actuel pour se défaire de leur contrat. C'est suite à une ultime péripétie, qui laissera beaucoup de leurs camarades sur le carreau, que la Compagnie se résout à abandonner la ville à son sort, non sans laisser un dernier...témoignage de leur colère et de leur frustration en massacrant dans leur sommeil la garnison de la ville.

Les Annales de la Compagnie Noire, c'est l'histoire d'une compagnie de vauriens, de brutes, d'exilés, de paumés, d'abrutis même qui rejoignent cette grande famille de combattants. Une fois membre de la Compagnie Noire, le contrat est à vie, on ne quitte plus la Compagnie sinon les pieds devant, il faut faire table rase de son passé et embrasser sa nouvelle famille. Des nouveaux noms, parfois ridiculement simple, baptisent sous le pavillon noir de la Compagnie les nouveaux mercenaires. "Roupille", "Toubib", "Murmures", "Corbeau", moins que des noms, des pseudonymes.

On ne vit guère longtemps dans la Compagnie Noire. Si l'on se prend à s'attacher à un personnage, on peut le perdre trois pages plus loin d'une façon extrêmement violente. 

Ici, point d'extase littéraire, le style concis et brut est écrit à la manière-comme je le disais -d'un journal de bord, mais ce que l'on perdra en qualité littéraire sera compensé par une immersion efficace et l'ambiance glauque des romans nous entraîne, au fil des pages ,à la découverte de ces combattants atypiques, et un monde d'une violence parfois soudaine, souvent fatale. 

Il y a de l'humour également, beaucoup. Entre les chamailleries magiques de "Qu'un Oeil" et "Gobelin", la narration parfois corrosive mêlant humour noir et violence assumée, ou la stupidité déconcertante des autres membres de la Compagnie humanise grandement ces archétypes à la durée de vie d'un éphémère, au point que l'on s'y attache vite. 

Si la noirceur du monde semble nous accompagner à chaque page, tant la guerre et ses dérivés de violence suivent les pas de la Compagnie, on trouve un peu de lumière dans les réflexions du narrateur, après tout c'est un humain. Sans sombrer dans la facilité du manichéisme, Toubib reconnaît que ce qu'ils font n'est pas "bien", meurtres, torture et viols ne sont pas l'apanage d'un seul camp mais le poids des fautes entre les deux camps équilibrent les balanciers.

Sur ce plan il y a cette réalisation que s'il y a un ciel pour juger les méfaits des hommes, c'est cuit. Mais l'ennemi n'étant pas si différent, les considérations morales ne dépassent pas la réflexion au coin du feu avant de sombrer dans un demi sommeil. 

Une épopée passionnante qui nous conduira jusqu'aux contrées du monde qui ont vu naître la Compagnie. C'est aussi une histoire qui -étonnamment peut être - m'a beaucoup servi pour créer des PNJ primordiaux qui ont accompagné mon fils dans ces premières années de jeu de rôle, qui était le seul joueur pendant presque 3 ans.

En particulier, reproduire Gobelin et Qu'un Oeil dans le jeu de rôle a créé chez mon fils un attachement spécial pour ces deux sorciers fous, au point que leur mort a réussi à lui arracher des larmes. 

Les Annales de la Compagnie Noire offrent une opportunité d'intégration riche dans le jeu de rôle.

A ce jour d'ailleurs et depuis 2017, une Compagnie Noire existe encore dans le monde fictif que j'ai conçu pour les campagnes Donjons et Dragons de mon fils.

Si vous avez besoin d'inspiration pour quelque forme que ce soit de fantasy, les Annales de la Compagnie Noire est un classique à lire !

 

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